
Quand j'ai commencé à méditer, sans le savoir, j’avais un plan caché : me changer.
Caché derrière l’intention de trouver le calme et l’équilibre.
Quand je m’assoyais par terre, je croyais m’ancrer dans le présent. En fait, à mon insu, je partais en quête : devenir plus.
Plus posée, plus présente, plus paisible, plus aimante, plus sensible, plus lucide, plus attentive, plus intuitive, plus compréhensive, plus intelligente, plus ouverte, plus libre, plus résiliente…
Fidèle à mon côté perfectionniste, je méditais pour me perfectionner.
Pour me rapprocher de mon idéal et d’états de conscience heureux.
Je voulais gagner ce qui me manquait pour me sentir complète.
Mine de rien, la méditation servait mon obsession de l’excellence.
Mine de rien, je détournais la pratique de son sens.
Parce que la méditation se veut un remède à nos obsessions, pas un carburant.
Un jour, par chance, j’ai eu une petite épiphanie 💡 : j’ai compris que, oupelaï, j’étais légèrement à côté de la plaque.
J’ai découvert l’envers du décor de ma pratique.
J’ai vu comment ma volonté de m’améliorer, même si saine en soi, trahissait un profond jugement de ma personne.
J’avais besoin d’être plus, parce que je ne me jugeais pas assez.
Écrit comme ça, ça paraît évident, mais c’était loin d’être si clair.
J’ai aussi vu comment mon esprit, en se tournant toujours vers le désir de devenir, et donc vers l’avenir, fuyait le présent.
La méditation nous enseigne le contraire : accepter la réalité et la totalité de qui nous sommes dans l’instant.
Dire oui, sans « mais ».
Elle nous invite à abandonner toute quête, toute lutte, le temps d’une séance.
Après cet éclat de lucidité ⚡, ma pratique a pris une autre tournure.
J’ai continué à méditer non pas pour me changer, mais pour m’observer et m’accueillir sincèrement.
À partir de là, habiter ma présence est devenu plus important qu'atteindre la perfection.
Et, contre toute attente, c'est là qu'une transformation insoupçonnée s’est amorcée… 🦋
C’est le mystérieux paradoxe de l’acceptation : quand l'esprit s’ouvre aux choses telles qu’elles sont, la porte du changement s’ouvre aussi 🚪.